vendredi 24 mars 2017

Réponse : le Pic du Mascarin !

Et la réponse à la question était ... le Pic du Mascarin !

Bien que nous ayons déjà mis en ligne il y a quelques temps des magnifiques photos prises depuis ce site pendant la dernière mission, nous ne résistons pas à l'envie de vous faire partager à nouveau les superbes panorama qu'on peut y admirer.

Outre son altitude et la vision large qu'il offre de l'ile, le Pic de Mascarin a aussi l'avantage de n'être situé qu'à 3h de marche de la base, avec une montée plutôt régulière et douce (environ 800m de dénivelé). Il est donc possible d'adapter assez facilement le programme de sortie en fonction de la météo du jour, puisque l'aller-retour se fait sans problème dans la journée.

Tout d'abord, celle-ci commence par un lever aux aurores, afin de profiter du beau temps avant que d’éventuelles brumes de chaleur ne se lèvent. Ce sacrifice est immédiatement compensé par la vue toujours aussi splendide de l'Ile de l'Est.

Photo : Adrien DABET

Vous remarquerez que le soleil passe à présent au-dessus de l'ile, alors qu'il se levait il y a encore peu sur sa droite. En hiver, il sera à gauche.

Photo : Julie TUCOULET


Profitons à présent de ce diaporama pour faire un point sur la toponymie de l'Ile. Les différents lieux présentés dans la suite feront l'objet de descriptions plus détaillées au cours des prochains mois. Avec cet article et la carte ci-dessous, vous pourrez déjà vous faire une idée générale de leur situation géographique, et associer une image à chaque nom de lieu.



Une carte de 2009, avec une bonne partie des transits de l'époque, réalisée par Onésime PRUDHOMME. Les nombreux points GPS nous permettent de transiter en toute sécurité même dans une brume intense. L'Histoire a montré que, par le passé, des hivernants s'étaient perdus à 500m de la base par un jour de brouillard prononcé.

La montée vers le Mascarin débute sur le transit de La Pérouse, en direction de la rivière de la Malpassée, avant de quitter ce dernier pour s'engager sur la crête et cheminer sur l'arrête des Djinns. Celle-ci conduit directement au point final, à 934m, comme on le voit ci-dessous.
 

D'après le guide des toponymes des Iles Crozet, cette arrête tire son nom du type d'hélicoptère utilisé par le colonel Genty, qui a le premier survolé l'île en 1957, dans le cadre de son étude commandée par le Ministère de la Marine. Celle-ci avait notamment pour but de se faire une meilleure idée des reliefs de l'archipel, afin d'améliorer les prévisions météorologiques dans la zone des Kerguelen. Il faut se rappeler que l'ile était très mal connue à l'époque, n'ayant été cartographiée en 1962 - la première installation datant de 1961.

En cheminant sur la crête, on peut admirer sur notre gauche toute la zone du Lac Perdu, par laquelle passe la transit vers l'arbec de La Pérouse.

Photo : Florian GRACIA (mission 53)

Sur la droite, un magnifique panorama sur le quart nord-est de l'île, avec une vue large sur les différentes baies (Américaine, Hébé, Petit Cap) ainsi que sur la Vallée des Branloires. On aperçoit sans mal le transit le plus usité, vers Pointe-Basse, ainsi qu'un cheminement plus rare, à savoir celui qui relie Pointe-Basse à la vallée de la Hébé, via le col 500. Ce dernier permet de rallier BUS par une variante, au lieu de passer par la vallée des Branloires, en fonction des impératifs de manip.

Fluffy en a pris plein les yeux ! - Photo : Julie TUCOULET

Le même panorama avec un peu moins de nuage et sans annotation

En se retournant, on distingue notre chère île de l'Est, avec une perspective qui varie selon le point de vue et l'avancée de la mer de nuage qui se forme certains jours ensoleillées.

Photos : Adrien DABET


 

Au deux-tiers du trajet, on peut admirer de haut le fameux Cirque au mille-couleurs, qui tire son nom des multiples variations ocres, grises et vertes qu'il permet d'apprécier.

Photo : Régis GLIERE


Enfin, c'est presque arrivés au but que s'offre sur la droite une vue imprenable sur l'ensemble de la Vallée des Géants, surplombée par l'autre point culminant de l'ile, le Mont du Mischief et ses deux sommets caractéristiques. On distingue sans mal l'arbec de la Pérouse, la fameuse Tour Blanche, ou encore notre précieux relais 26, qui couvre sans mal une très grande portion de l'ile, perché sur son sommet venté. Le transit qui relie La Pérouse à Pointe-Basse y passe justement, en suivant les crêtes jusqu'au col 600, après une montée un peu rude vers le col du Mischief.


Gros plan sur l'arbec et ses environs. La faiblesse de la connexion nous oblige à compresser au maximum les photos, mais on peut voir nettement les différents éléments sur l'original
Un zoom encore plus précis. Bien que les guides de navigation indiquent qu'un débarquement serait possible à la plage de la Pérouse, on voit bien que ses abords sont plein de récifs

Au fait, d'où vient le nom de ce Pic ? Voici ce que nous en dit le guide des toponymes : "un mascarin, à l'époque, était un habitant des îles Mascareignes : île Bourbon (La Réunion), Île de France (île Maurice) et Rodrigues. La flûte du Roy, le Mascarin , 22 canons tirant 6 livres de balles, 140 hommes d'équipage, était commandée par Marion-Dufresne, capitaine de brûlot, lors de la découverte des îles."

Prochain article : OP1 - 2017 (1/2)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour, merci beaucoup pour ces superbes images ! Je me posais une question : on peut constater sur [http://www.geonames.org/936261/cap%20du%20marquis%20de%20castries.html cette carte] (en dézoomant un peu) qu'il y a au sud-est de l'île de l'Est une sorte de plateau ou de mont sous-marin (la bathymétrie ne laisse aucun doute). Est-ce que cette chose a un nom ?

DISCRO a dit…

Bonjour,

Je ne peux pas télécharger la carte faute de connexion, mais je suis à peu près sûr, en regardant ma propre carte du SHOM, que vous parlez de la crête du Commandant Perot, qui affleure à 455-460m sous le niveau de la mer, avec une profondeur de 760m sur sa gauche et 1260m sur sa droite.

R. Perot était le commandant le l'Antares, navire qui visita Crozet en 1931, et a donné son nom au cap éponyme, entre la baie américaine et la baie de la Hébé.

Bonne soirée, et merci pour votre commentaire.

Anonyme a dit…

J'avais oublié ce p'tit détail, surtout quand on est à près de 3000 km de toute terre habitée. Merci pour votre réponse (détaillée en plus) !